Trouver un CTO pour sa start-up

Trouver un CTO, oui mais comment ?! La semaine dernière, j’ai assisté à une conférence organisée par Seed Networking qui nous a parlé du rôle du responsable de la technologie dans une startup. Non seulement j’ai compris ce que c’était qu’un CTO, mais en plus j’ai appris comment les séduire. Oh la la !

Quel est le rôle d’un CTO ?

Un CTO (en anglais, chief technology officer) c’est le responsable de la technologie dans une startup.

Au départ, je pensais qu’un CTO était tout simplement un développeur, à qui on avait donné un titre un peu snob, et qui était une sorte d’expert du code. Un super-geek, quoi.

J’ai appris qu’un CTO, c’est bien plus que ça :

  • Il porte et développe la vision de la startup
  • C’est un leader, en charge de l’équipe des développeurs
  • C’est un problem-solver, capable de recruter un nouveau développeur, de veiller à la cohérence de son équipe, etc.
  • C’est le responsable de la technologie : c’est lui qui décide et se porte responsable des choix techniques, qui fait de la veille et qui peut décider d’introduire de nouveaux choix techno
  • Il est (ou a été) un développeur : il n’est plus expert du code, il est plutôt devenu un touche-à-tout.

 

Trouver un cto pour sa startup : comment faire ?

 

Comment parler à un CTO ?

Le principal enseignement que j’en retire, c’est qu’un CTO a un rôle tellement crucial dans une startup qu’il ne faut pas le considérer comme un employé, mais comme un associé à part entière.

  • Il faut le convaincre de la crédibilité du projet, s’assurer qu’il adhère aux valeurs de la startup et qu’il soit enthousiaste à l’idée de porter et défendre la vision de la boite (dimension entrepreneuriale)
  • Il faut engager une connexion émotionnelle avec cette personne qui s’embarque dans l’aventure, et qui a besoin de faire partie intégrante de l’équipe (dimension humaine).

 

Convaincre sur la dimension entrepreneuriale du projet

Les bons développeurs sont déjà en poste, ou bien bombardés d’offres. Je n’ai pas de chiffres exacts, mais c’est comme s’il y avait 1 développer pour 50 startups. La compétition est rude !

Pour convaincre un CTO de rejoindre sa startup, il faut faire appel à son sens entrepreneurial  Faites-le rêver avec votre produit, expliquez-lui le potentiel de votre start-up, prenez le temps de le convaincre sur la mission de l’entreprise.

Soyez crédible ! Un entrepreneur qui n’y connaît rien aux technologies, qui ne sait absolument pas coder, qui n’a pas les bons mots pour s’exprimer, c’est un signe du manque de sérieux et d’engagement dans le projet.

Les CTOs présents à la conférence ont fortement recommandé aux entrepreneurs d’acquérir un minima de culture web et de savoir coder, ne serait-ce qu’un petit peu.

Et surtout, n’attendez pas d’avoir un CTO pour vous construire votre produit ! Apprenez à coder, créez une landing page, sortez un petit site ou une appli, même si c’est loin d’être terrible. Quand vous chercherez un CTO, vous aurez besoin de lui montrer des preuves concrètes de l’avancement de la startup.

 

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Tester le feeling avec le CTO

Le CTO a un rôle crucial dans la start-up. C’est lui qui matérialise la vision de l’entreprise à travers le produit ou service qu’il crée. C’est pour cela qu’il faut s’assurer, en tant que fondateurs de votre startup, que vous ayez un bon feeling avec le CTO que vous voulez convaincre.

Mais comment faire pour savoir si cette personne est la bonne ? Les compétences techniques importent autant que l’état d’esprit, et tous deux sont difficiles à évaluer.

Les CTOs présents à la conférence recommandaient de commencer par une période en freelance. Intégrez le développeur en freelance pendant un petit moment, et si la personne a les bonnes compétences et un vrai comportement entrepreneurial, alors il sera temps de lui proposer le poste de CTO.

A ce moment là, dans la salle, plusieurs entrepreneurs ont objecté qu’un développeur en freelance coute très (trop) cher pour se permettre ce genre de démarche. Entre 400 à 500 euros par jour à Paris, évidemment, ça fait réfléchir. Mais selon les intervenants, malgré le coût, il est crucial de s’assurer de la viabilité de la collaboration. Vous pourrez toujours vous rétracter si le CTO ne convient pas, mais vous aurez pris le risque de mettre en péril votre startup.

 

Comment fidéliser un CTO ? Faites-le rentrer comme associé

Proposer au CTO de devenir associé, c’est une manière d’ancrer la fidélisation. Et pour info, apparemment, on ne propose pas en dessous de 5%.

Un des intervenants, Nicolas Martignole  (@nmartignole), a raconté son expérience de CTO dans diverses startups et a donné quelques techniques pour commencer dans une startup.

Avant de se lancer, que ce soit pour le CTO ou pour la startup qui l’embauche, il vaut mieux parler dès le départ de la fin de l’aventure. Qu’est-ce qui pourrait mettre fin à la collaboration ? Et quels scénarios peut-on imaginer ?

  • Une séparation immédiate
  • Une séparation au cas où la startup mette la clé sous la porte
  • Et une troisième voie, la possibilité que la startup soit un immense succès

Une fois que la personne est intégrée comme CTO, il est recommandé de parler régulièrement aux associés de la startup, afin de s’assurer que la vision continue à être partagée.

 

Où est-ce qu’on peut trouver un CTO ?

Pour trouver un CTO, il faut aller le chercher avec les dents !

Les plus gros employeurs des développeurs, ce sont les SSII, des sortes d’agence d’interim et qui déploient les dev plus vite qu’à l’usine.

Dans les SSII, le turn over est très important. Beaucoup sont sur le point de quitter une SSII pour en rejoindre une autre, et ainsi faire monter leur salaire. Et puis il y a certains développeurs qui aimeraient bien se lancer dans l’aventure des startups : c’est à eux qu’il faut parler.

Allez trainer dans les meetups de développeurs, quitte à assister à des conférences qui vous sembleront un peu assommantes sur des technologies auxquelles vous ne connaissez rien. L’essentiel, c’est de pouvoir aborder après la conférence les développeurs présents dans le public.

 

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  • Petit mot oublier « il est crucial s’assurer » :)

    Les SSII ne sont pas des agences d’intérimaires, ce sont des sociétés comme les autres, simplement les projets n’y sont pas forcément très intéressants étant donné qu’il s’agit de réagir aux besoins des clients en matière de service informatique. Il n’y a donc pas forcément de vision et de plan qui puissent passionné un CTO en puissance.

    • Merci pour ton commentaire, Abriko ! Super intéressant ce que tu dis sur les SSII : je ne connais pas ces boites de l’intérieur, mais les développeurs que je connais ont tous un point de vue assez cynique sur ces structures.

    • Merci pour ton feedback, Nicolas ! Très intéressant, ton article : cela confirme bien l’importance du feeling qui passe entre le CTO et l’équipe dirigeante de la startup, ainsi que la nécéssité pour le CTO d’avoir la fibre entrepreneuriale !

  • L’an dernier j’avais assisté à une soirée « Adopte un CTO », à Paris, où les entrepreneurs avaient 1 minute chacun pour présenter leur pitch et séduire les CTO présents. Seul problème, plus de 20 entrepreneurs présents pour 10/15 CTO max… Le soucis, comme le pointe l’article, c’est que les start-ups ne pensent pas au « budget » CTO et donc la majorité demandait presque du « bénévolat » pour lancer l’idée alors qu’il faut toucher un peu à tout et donc avoir un profil un peu plus sénior (seules 2 ou 3 boites avaient déjà fait un tour de table). C’est bien dommage car il y avait de bonnes idées.

    • Tout à fait d’accord ! C’est l’exemple même du serpent qui se mort la queue.

      La plupart des entrepreneurs présents à ce meetup étaient en phase de démarrage, cad fauchés comme les blés, donc incapables de payer un salaire décent à un CTO. Forcément, la pénurie des profils techniques ne joue pas en faveur des startups. Au final, les startups qui démarrent ne peuvent pas se payer le luxe d’attendre leur CTO (ou leur développeur), comme une princesse attendrait son prince. D’où l’interret d’apprendre à coder soi-même, au moins pour pouvoir créer un produit de base (le fameux Minimum Viable Product).

  • Trouver un CTO en SSII ? ah mais non !

    En SSII côté produit il n’y a pas de vision (c’est le client qui l’a, au mieux on l’accompagne), et encore moins long terme.

    Côté techno, sauf cas exceptionnel celui qui sort de SSII aura fait soit du projet, donc aucune vision techno à plus de 1 an, soit de la TMA et là pas de création. Développer un produit par itération sur le long terme en gérant le legacy, ça n’existe pas souvent là bas.

    Côté management c’est souvent très faible, avec des équipes qui varient au fur et à mesure des projets, un recrutement de masse et un turn-over important. Pas top comme expérience pour capitaliser.

    Côté finances, il n’aura généralement pas eu à gérer de budget de prestation ou de négociation fournisseurs (c’est lui le prestataire), et l’environnement est souvent très loin de la vision entreprenariale.

    Ca ne veut pas dire qu’il n’y a pas des gens excellents à trouver, mais c’est l’environnement le plus éloigné du rôle de CTO et de l’environnement startup que je connaisse.

    Un lead dev d’une startup, un consultant en cabinet de conseil (du conseil, pas du développement en régie), un responsable produit chez un éditeur… là oui pourquoi pas. Mais un CTO sera généralement allé ailleurs après la SSII, parce que sinon il lui manquera beaucoup de billes.